Corinne David
De hauts ou débats...
Dernière mise à jour : 24 févr. 2022

Nous vivons dans un monde d'adversité attisée par des débats politiques dont on peut questionner l'utilité dans le choix politique et démocratique.
Il y a peut-être des choix qui peuvent être faits au niveau individuel et collectif pour sortir de l'affrontement et aller par la voie du dialogue à d'autres choix de société.
Les affrontements politiques, les débats stériles et médiatiques constitués de jugements de valeur, d'interprétations grossières, de sophismes en tout genre, les réseaux sociaux et la haine qu’ils diffusent, occupent un tel espace qu’il est parfois difficile de s’y extraire et de ne pas se laisser embourbé, désabusé et entraîné dans une spirale de lassitude et de pessimisme.
Les débats politiques du moment participent à cela dans la mesure ou ils ne me semblent pas servir des idées ou des causes tant ce sont des affrontements de personnalités, d'égos en recherche de notoriété et de pouvoir.
Dans ces conditions, je m'interroge sur l'utilité du débat dans le choix politique et démocratique et par là même sur ce qui amène au choix de chacun et dans quelle mesure ce choix devrait être éclairé et rationnel dans un projet sociétale avant d'être gouvernemental.
Je me dis que peut-être pour penser le futur il faut, pour les élus de demain, rompre avec les schémas habituels et trouver d’autres voies pour permettre d’impliquer les personnes dans un vrai choix de société, de vivre ensemble pour permettre à nos sociétés d’évoluer durablement et éthiquement.
Alors c’est peut-être utopiste mais il me plait parfois de penser que si collectivement nous choisissions le dialogue au débat, la discussion à l’affrontement et l’échange d’idée plutôt que les débats, les déballages et autres discours populistes, nous arriverions à faire émerger des idées novatrices, socialement et écologiquement responsables.
Nous pourrions ainsi faire collectivement émerger de nouvelles pensées qui pourraient devenir des mécanismes de pensée qui sous-tendraient l’accueil et non plus la peur qui nous mènent aujourd’hui à des stratégies d’affrontements.
Au niveau de la société, on pourrait alors imaginer que la préservation de l’entente soit au cœur des préoccupations, que l’appareil juridique soit réservé uniquement à juger ce qui doit l’être et non plus à trancher des différends qui peuvent être solutionnés par les personnes impliquées dès lors qu’elles sont accompagnées dans un processus permettant le dialogue et la recherche d’une solution partagée.
Les entreprises aussi pourraient décider de choisir de créer des espaces de libres paroles ou encore des modes de résolution alternatives au conflits interpersonnels. En choisissant la médiation par exemple, elles feraient le choix d’un engagement dans une démarche vertueuse et socialement responsable.
Peut-être que si individuellement nous nous exercions chacun à aiguiser notre réflexion, à supprimer ou du moins à suspendre nos jugements, à remettre en cause nos convictions, nos croyances et nos certitudes, peut-être que notre perception du monde serait différente ou tout au moins élargie.
Peut-être aussi que si individuellement, nous faisons le choix de se mettre d’abord à l’écoute dans nos interactions, si nous apprenions à nous affirmer sans vouloir nous imposer, à communiquer efficacement, les rapports aux autres seraient plus apaisés et le stress lié aux tensions relationnelles seraient fortement réduit.
Et si nous faisions, chacun, ce petit effort qui consiste à écouter avant de parler, à proposer ou expliquer plutôt que d’imposer, à imaginer et accepter d’autres façons de faire, de penser et de se comporter, peut-être que nous pourrions élever les débats d’idées, dialoguer et pourquoi pas voir émerger une certaine forme d’intelligence collective qui viendrait déterminer les choix de demain pour notre avenir.