Corinne David
A qui profite le doute?
Dernière mise à jour : 22 mars 2021
Selon l'approche existentielle, le doute serait libérateur dans le sens où il permettrait de suspendre le jugement

et empêcherait l'adhésion aux opinions, aux croyances.
Par son aspect plus méthodique, scientifique (Descartes), il permettrait de tendre vers la plus grande certitude possible par la remise en cause et l'expérimentation.
Le doute permettrait ainsi la liberté intellectuelle mais cet état d'incertitude nous paraît parfois bloquant, nous empêche d'avancer tant il est envahissant surtout lorsqu'il s'agit de doute sur nous même, sur nos choix.
Qui ne s'est jamais sentie comme dans une impasse, à douter de ses capacités ou du sens de son travail ou de ses actions. Ce doute, qui s'installe insidieusement, nous empêche de voir une issue ou simplement faire des choix, de décider.
Quand cet état affectif est trop prégnant, il est alors temps de remettre en cause cette croyance que nous ne pouvons pas nous en sortir et parfois se faire accompagner dans cette démarche peut s'avérer utile notamment lorsqu'on arrive pas à avoir le recul nécessaire sur la situation.
L'essentiel étant de ne pas se laisser engloutir par le doute qui empêche d'agir et au contraire s'en servir comme un signal de la nécessité de se remettre en cause et notamment ses croyances limitantes qui nous suggèrent que "ce n'est pas possible".
L'équilibre entre scepticisme et crédulité est nécessaire pour ne pas tomber dans les extrêmes que ce soit vis à vis de soi-même ou vis à vis de son environnement.
Il est important de cultiver suffisamment de croyance en soi pour pouvoir continuer à avancer sans douter de ses capacités, et de scepticisme quand à nos limites pour pouvoir les dépasser et être plus confiant grâce à l'action.
Il est aussi important de conserver cet équilibre entre crédulité et scepticisme pour ne pas sombrer dans le complotisme qui au fond est sans aucun doute une croyance négative générée par un scepticisme poussé à outrance. Il est peu étonnant de voir à quel point les thèses complotistes prennent de l'ampleur dans cette période d'incertitude et de faiblesse psychologique pour certaines personnes, voilà les deux ingrédients indispensables à la manipulation.
Dans le domaine professionnel, la pression est parfois telle que l'on se met à douter de nos capacités et dès que le doute s'installe, il beaucoup plus difficile d'en sortir et cela se traduit par des tensions internes et externes notamment relationnelles qui tendent encore davantage la situation et le stress ressentis. Les changements d'organisation et l'incertitude face à l'avenir renforcent encore davantage cette incapacité à faire face, à trouver du sens à son travail ou encore à se projeter.
Il est important dans ces situations de ne pas rester isoler, d'avoir un espace de libération de ces sentiments négatifs d'incapacité et de blocage pour pouvoir à nouveau être à l'écoute de soi-même, pour pouvoir à nouveau être dans la rationalité et envisager les changements nécessaires pour s'en sortir. L'accompagnement individuel permet de surmonter ces phases de doutes intenses en se débarrassant de ces croyances limitantes.
Ces périodes de doute permettent quoi qu'il en soit une remise en question personnelle ou professionnelle qui ne peut être que salutaires si elle est orientée vers des solutions.
Face au doute, à une difficulté sur une prise de décision personnelle, l'écoute attentive de soi et une auto-critique constructive peuvent permettre en se reconnecter à ses valeurs, à ses fondamentaux , d'avoir le recul nécessaire, de faire des choix et de reprendre le contrôle de sa vie.
Dans les interactions sociales le doute permet également d'enrichir les échanges. Il permet le questionnement, l'échange des points de vue et également une écoute plus attentive, plus active qui permet d'aller chercher l'intention derrière les mots qui expriment rarement des vérités absolues mais souvent des vérités personnelles, des opinions, des interprétations.
Corinne David, Coach et Sophrologue