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  • Photo du rédacteurCorinne David

Êtes-vous frustrés ?


J’aimerai partager une réflexion issues des observations de comportements conflictuels de plus en plus fréquents dont l’origine est la plupart du temps de la frustration.


Dans les différentes approches de la dynamique conflictuelle, il est souvent mis en avant les conflits relationnels autour du pouvoir (des droits, des privilèges, des ressources,..) et des émotions liées à la façon dont la personne vit la situation (en fonction de ces valeurs, compétences, estime de soi, etc...).


Mais à bien y regarder, qu'est ce qui fait qu'à un moment donné, les émotions des uns ou des autres sont telles qu'il y a conflit? Et derrière la colère et ou la tristesse, n'y a t-il pas quelque chose de l'ordre de la frustration ou de la déception?


En effet, explorer les sources de frustration permet de mieux comprendre ce qui amène deux personnes à être en conflit avec elles-même et/ou avec l' autre? Qu'est-ce qui les amènes à s'opposer? qu'est-ce qui fait la source du conflit que ce soit en terme d'enjeu ou d'intérêt ou en terme émotionnel vis à vis de la relation elle-même?


Le fait de prendre conscience de cette origine du conflit, de pouvoir comprendre les frustrations des personnes impliquées leur permet d'être en capacité de réfléchir à une solution partagée.


Ce que j'ai pu observé c'est qu'une personne en conflit, lorsqu'elle n'est plus dans sa vague de submersion émotionnelle, exprime la plupart du temps une frustration, un manque par rapport à un besoin, un désir, une déception par manque d'adaptation par rapport à la réaction de son interlocuteur qui n'est pas celle qu'elle avait été imaginé, projeté.


Je parle de frustration par rapport à une chose désirée qui nous manquerait, à un positionnement envisagé non obtenu par rapport aux autres, ou à un échec dans des tentatives de contrôle sur une situation ou même sur des personnes.

Il s'agit donc des réactions face à des désirs non satisfaits de reconnaissance sociale, possession ou de contrôle.


Sans rentrer plus en avant dans les concept de désir de possession et de contrôle, on peut se demander si aujourd'hui ce ne sont pas parfois les choses qui nous possèdent tant on est parfois obsédé par l'idée de les posséder.


Alors qu'est-ce qui fait que les personnes sont de moins en moins tolérant à la frustration ?


Est-ce l'éducation avec des enfants « rois » que l’on ne veut surtout pas frustrés ?

Les habitudes de surconsommation des adultes qui veulent avoir tout et tout de suite ?

La société actuelle qui créée sans cesse des besoins et incite les individus à être de plus en plus autocentrés?


Et parce qu’il me semble qu’on est encore loin de la sobriété heureuse de Pierre Rabhi, il serait peut-être utile à chacun de s’interroger sur ces propres frustrations et par là même ses propres désirs, sur notre propre rapport aux choses, sur notre désir de possession et d'accumulation.

Quand on désire "quelque chose", on peux toujours mettre un peu de réflexion et de rationalité pour s’interroger sur ce dont on a réellement besoin pour supprimer autant que possible « les désirs qu’on nous infligent » à coup de procédés marketing .


Peut-être aussi qu’en travaillant notre capacité à lâcher prise sur le désir de contrôle de ce qui est hors de notre champs d’action, nous éviterions bon nombre de déceptions et de frustrations.


Et pour ceux ou celles qui aurait des difficultés à le faire, la sophrologie peut-être particulièrement utile pour travailler le lâcher-prise et l'acception.

Dans un premier temps, la personne réduit son niveaux de stress, de colère pour pouvoir ensuite travailler plus en profondeur sur ses capacités de lâcher-prise et d'acceptation.


Par ailleurs, se centrer davantage sur les autres et un peu moins sur soi, permet de sortir d'une dynamique autocentrée qui nourrit et fait grandir l’égo, ici au sens de la représentation que se fait l’individu de lui-même, avec des désirs de reconnaissance sociale, de contrôle et de pouvoir toujours plus croissants.


Si on regarde, par exemple, les posts sur les réseaux sociaux , combien de posts sont publiés selon des stratégies précises juste pour avoir des likes. Si certains recherchent par leurs publications juste à être utiles, visibles ou clairement à vendre, d’autres recherchent une forme de reconnaissance sociale et c’est là que la frustration peut venir parce quoi qu'il en soit ça ne sera que le contenu, l'image digitale qui est liké ou pas.


Et lorsque les frustrations sont mal ou pas gérées, on arrive à des situations conflictuelles voir de violence quand certains veulent faire payer leur frustration à d'autre dans des comportements violents.


Alors peut-être qu'il n’est pas obligatoire de tout contrôler, d'avoir une reconnaissance sociale ou d'avoir ce que l’on veut nous pousser à désirer pour se sentir bien.

Il existe bien d'autre moyens de sentir bien et de trouver des sources de plaisirs.


Il est toujours possible de revenir à l'essentiel, pour tarir la source de vos frustrations* grâce à un peu de réflexion et de rationalité sur ce qui est vraiment important pour soi, pour les autres et pour le monde.


Ainsi, si vous vous sentez frustrés et que vous voulez prévenir des situations conflictuelle vous pourriez commencer par :

1- Questionnez vos réels besoins et peut-être revenir à une sorte de rationalité et de sobriété dans vos choix.

2-Travailler votre capacité à vous détacher de ce que vous ne pouvez changer, le lâcher-prise.

3-Travailler la façon d'exprimer vos besoins pour qu'ils soient clairement perçus et compris.

4- Portez davantage attention aux autres et au monde.



* Cf. la vidéo du philosophe Michel Onfray sur La Frustation (l'esclavage des désirs) : https://youtu.be/50PWapp6RfU


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